Pour se déplacer en Inde mieux vaut préférer le train. Confortable et sûr, le réseau ferré indien offre une très bonne couverture : vous pouvez vous rendre à peu près partout pour un prix très raisonnable pour peu que vous voyagiez dans les classes bon marché. Il existe en tout 5 classes différentes : les trois premières AC1 (ie. 1st class), AC2 et AC3 sont climatisées, puis vient la sleeper (SL) et enfin la seconde classe. La différence entre les deux dernières ? Comme son nom l’indique la sleeper offre des banquettes pour dormir là où la seconde classe ne propose que des sièges même en train de nuit.
Pour les voyages de jour, la sleeper est très correcte et vous permet de faire une sieste pour peu que le train ne soit pas complet. Et là rien est moins sûr. Vous vous retrouverez dans des mini compartiments non fermés ayant 8 couchettes : 3 x 3 juxtaposées, plus deux autres couchettes côté couloir. En journée la couchette intermédiaire alors repliée permet de s’assoir.
Pour la nuit si les températures sont élevées, l’AC3 ou AC2 sont plus confortables.
Cependant le train ici est un peu victime de son succès et il est courant de se retrouver bloqué dans une ville si vous n’avez pas de réservation pour la destination suivante.
Plusieurs possibilités s’offrent alors à vous :
tenter d’obtenir des places en quotas. Ces places pré-réservées dans tous les trains sont disponibles 48h avant le départ et bien-entendu plus chères. Il existe différents quotas : pour les personnes âgées, les touristes, les urgences … Il faut alors faire la queue (je ne suis pas sûr que ce mot décrive fidèlement ce qui se passe en Inde devant un guichet, mais faute de mieux …) très tôt le matin à la gare ou passer par une agence de voyage qui rajoutera bien-entendu sa commission. Et pour peu que l’agence ait ses entrées à la gare, il faudra rajouter encore un petit quelque chose … mais avec une garantie de résultat à 100% !!!
trouver un autre moyen de transport. Et là le bus s’imposera la plupart du temps comme la seule solution disponible.
Le bus en Inde est une véritable aventure. Il en existe pour toutes les bourses (bus locaux, bus Deluxe, VIP couchettes…) , mais quel que soit votre budget, vous vous exposerez aux mêmes risques. Et la manière la plus simple de vous en faire prendre conscience est de vous expliquer le code de la route en Inde. Ne vous inquiétez pas, cela va être court car il peut se résumer en une phrase : c’est le plus gros et le plus vaillant qui passe … ou trépasse. Doubler dans les virages en montagne sans visibilité ? Cela ne faisait pas peur à notre chauffeur de bus lorsque nous nous sommes rendus à la montagne (Ooty – 2200 mètres d’altitude). Jeter le bus dans les virages, doubler sur des à côtés pas vraiment stables un 4×4 sûrement pas assez rapide au goût de notre pilote ou encore piler debout sur les freins en faisant déraper les pneus sur le bitume pour montrer à ses passagers des buffles sauvages ? Tout à fait normal pour notre vaillant chauffeur, pilote et guide à ses heures. L’homme est aussi un peu artistes à sa manière, puisqu’il arrive à conduire d’une main. L’autre servant à tenir le téléphone portable. Et oui, à force de faire la route tous les jours j’imagine que la routine s’installe. Heureusement donc que le portable est là, il ne manquerait plus qu’un chauffeur décède d’ennui et entraîne son bus dans le ravin. Ce serait ballot !
Mais finalement est-ce là le principal risque ?
Nous avons pris conscience d’un risque dont on ne parle que rarement et qui pourtant se réalise bien plus souvent, lors de notre descente en bus d’Ooty pour nous rendre à Coimbatore. Nous avions préféré le bus Deluxe au bus local ou plutôt notre rickshaw avait choisi pour nous. Mais pour 1 euros par personne le trajet de 3h30, nous avions succombé au «Deluxe». Le bus a effectivement été Deluxe mais il y a très très longtemps. Nous étions tout content malgré tout de pouvoir voyager dans de bonnes conditions jusqu’à ce qu’un premier enfant passe la tête par la fenêtre, puis un second, puis une troisième personne. Un rapide regard autour de nous, nous permis de constater qu’un bon tiers du bus était malade. Les routes sinueuses ou l’hygiène approximative des cuisines indiennes (et peut-être les deux) ont rendu ce voyage sur une route aux paysages magiques … disons épicé !!!!
Enfin, pour les longues distances, vous avez aussi l’avion. Ce moyen de transport s’est considérablement développé en Inde depuis 10 ans … peut-être au mépris de la sécurité. Vous trouverez en effet pléthore de compagnies low cost dont Air India Express (rien à voir avec la compagnie nationale et sûre Air India … enfin nous l’espérons car nous quittons ce pays avec eux !!!) qui a vu un de ses avions s’écraser récemment en Inde du Sud. Un accident a été évité aussi de justesse il y a 2 semaines, lorsqu’un avion d’une autre compagnie low cost par erreur s’est engagé sur la piste où un boeing Jet Airways (2ème compagnie indienne) s’apprêtait à atterrir. En cause, apparemment la formation des pilotes sur les lignes internes. Le Times local de Mysore relatait les cas, pas si rare il semblerait, de pilotes indiens ayant été recalés aux stages de la fédération internationale (dont j’ai oublié le nom exact) et qui pourtant exercent bien ici et pas dans un bureau. Notamment le cas de ce pilote qui lors d’un stage qui prévoyait 5 essais en simulateur a écrasé son avion au 1er essai et demander à 3 autres reprises au responsable de suspendre le simulateur, son avion étant apparemment très mal engagé ! Recalé bien-entendu pour piloter un avion, il exerce pourtant dans une compagnie locale en Inde. Peut-être se sont-ils dit que s’il avait réussi à poser son avion 1 fois sur 5 tentatives en simulateur, c’est bien qu’il devrait y arriver de nouveau !!!
Vous l’aurez compris, en Inde, il faut être philosophe ou prier pour le bon dieu. Sinon prenez le train, cela reste le moyen de transport le plus sûr …. mais pas le plus ponctuel !
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