Nous avons fait plusieurs milliers de kilomètres pendant la période de la mousson et découvert quelques uns des trésors de cette partie de l’Inde. Nous avons traversé des régions dont les noms à eux seuls invitent au voyage : Goa, Karnataka, Kérala, Tamil Nadu. Et pourtant à chaque nouvelle étape nous avons vécu le même processus et ressenti la même chose.
D’abord un certain rejet ou une certaine indifférence, peut-être l’hygiène, la pauvreté ou les décharges sauvages y sont pour quelque chose. Peut-être aussi pour nous une manière de se protéger ? Puis vient la phase d’imprégnation et d’appropriation.
Petit à petit, étape par étape, il faut franchir les différents obstacles (bien souvent ces derniers sont dans nos têtes) qui s’offrent à nous et se laisser aller. Cela peut commencer par une rue devenue familière, un restaurant aux spécialités délicieuses, un sourire obtenu, une discussion improvisée, une rencontre sur un quai de gare ou sur la plage… Et cela se termine presque toujours par une poignée de main au vendeur de Chai avant d’aller prendre le train, une addition délibérément oublié par Ramesh d’un « tonight your are my guest », d’une invitation à déjeuner dans une famille modeste de pêcheur …
En effet telle une montagne, jamais l’Inde ne s’est livrée à nous tout de suite. Il faut se donner le temps dans ce pays. Mais une fois nos à priori surmontés et nos peurs dépassées, nous avons pu la découvrir. Telle qu’elle est. Sans artifice.
Et à chaque fois que nous avons fait le chemin, elle nous a émerveillée. Oh parfois nous l’avons détesté, parfois nous avons rêvé secrètement la quitter et même une fois nous l’avons vomi. Mais à chaque fois nous l’avons vécu et à chaque fois elle nous a grandi. Voilà l’Inde telle qu’elle a été pour nous, un voyage en terre inconnue devenue familière pour peu que l’on accepte d’abandonner parfois une partie de soi.
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